vendredi 28 novembre 2014

Docteur Sleep, par Nakiami

Shining a été mon premier roman de Stephen King, et pourtant je l'ai lu il y a à peine 3 ans... Contrairement à la majorité, mes souvenirs sont donc encore assez nets, et les questions que m'ont laissées les dernières pages également : que devient le petit Danny ? comment son Don évolue-t-il ? comment un petit garçon qui a un fardeau aussi lourd à porter et qui a vécu tant d'horreurs peut-il affronter la vie ? Merci à Stephen King d'avoir répondu à ces question dans Docteur Sleep.

Ellane parle très bien de l'histoire, je ne vous en dirai pas plus ici (vous n'avez qu'à le lire, voilà tout !). Passons directement à mon avis.

J'avais bien aimé Shining, mais sans plus. Par contre j'ai dévoré Docteur Sleep, que j'ai trouvé bien plus dense, bien plus intense, bien plus prenant que son aîné, auquel il donne même plus de substance par ses révélations. Les éléments d'un bon Stephen King sont évidemment là, comme le thème de l'addiction, à l'alcool bien sûr, mais également l'addiction du Nœud Vrai à la vapeur. Les personnages sont aboutis, psychologiquement fascinants, et on n'a aucun mal à s'attacher à eux, ni à les suivre dans leurs aventures. J'ai trouvé l'histoire superbe, jouant plus sur nos émotions que sur nos frayeurs pour une fois, pleine de suspense, d'action et de renversements de situation qui nous font rapidement oublier qu'on a un pavé de 600 pages entre les mains.

J'ai adoré, et je le recommande sans hésiter à tous ceux qui ont lu et aimé Shining, bien entendu (quant aux autres, qu'est-ce que vous attendez pour vous y mettre ???).

Ma note : ***** (pourquoi c'est limité à 5 étoiles ?)
^_^
 

lundi 3 novembre 2014

Misery, par Nakiami

À mon tour de parler de Misery à l'occasion de cette 10e session de CaroLire. Je ne reviendrai pas sur le synopsis, déjà brillamment évoqué par Ellane. Passons directement à mon avis...

Je viens juste de terminer Misery, et j'en tremble encore. J'ai pourtant eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire au début, je n'arrivais pas à éprouver ni sympathie ni empathie pour Paul, ni dégoût pour Annie... Et bien je peux vous dire que ça a vite changé ! Annie Wilkes est un personnage fascinant, complexe. Elle est totalement imprévisible et pour moi c'est elle qui tient tout le roman du début à la fin, qui garde notre intérêt intact. Tout comme Paul Sheldon, on craint chacune de ses réactions, et lorsqu'il projette quelque chose, on ne peut s'empêcher d'imaginer ce que l'esprit complètement tordu d'Annie va bien pouvoir inventer pour le punir. Et tout comme Paul Sheldon, on bascule vite dans l'horreur et le malsain. Je pense notamment à la fameuse scène de la hache, ou encore à la bougie du gâteau d'anniversaire (j'en ai encore des frissons brrrrr).

Stephen King n'utilise aucun artifice surnaturel dans Misery, mais le résultat est au rendez-vous, car l'auteur maîtrise à la perfection son récit, nous amenant crescendo jusqu'au grand final tant attendu, aussi horrible et dérangé qu'on aurait pu l'espérer, et tellement jouissif !

J'ajoute qu'en tant que membre de la grande famille Édition, je ne pouvais pas rester insensible au Retour de Misery, qu'Annie l'oblige à écrire afin de ressusciter son idole. Avoir deux romans en un, qui se "parlent" tout au long de l'ouvrage, c'est une cerise sur le gâteau que j'ai pu savourer à sa juste valeur (même si on est bien d'accord que les romans à l'eau-de-rose et complètement tordus comme les aventures de Misery Chastain ne sont pas du tout ma tasse de thé, hein ? xD).

Voilà, je finirais en disant qu'à mon avis, le nom d'Annie Wilkes (brrrr) me fera frissonner encore bien longtemps après avoir refermé ce livre...

Ma note : ****

PS : j'adore le terme biscornouille !

  

jeudi 23 octobre 2014

Docteur Sleep, par Ellane

Docteur Sleep, Stephen King

Souvenez-vous : une famille dont le père alcoolo n'a trouvé d'autre emploi que de garder l'hôtel l'Overlook pendant la saison froide, des arbustes taillés en forme d'animaux qui semblent prendre vie quand on ne les regarde pas, la chambre 123 et son habitante, la chaudière qu'il faut remonter toutes les 24 heures...
Vous en aviez rêvé ? S. King l'a fait, et nous propose ici de découvrir la suite de Shining. Dan est devenu grand. Il fait, pourrait-on dire, honneur à son père : il boit comme un trou, passe de ville en ville dès que les choses chauffent pour lui, et continue à voir des choses que les autres ne voient pas. Un jour, il touche le fond. Le prochain arrêt, Frazier, sera le bon. Il pose ses valises et, après un peu de travail pour Teeny village, le village miniature touristique de la ville, et son inscription à l'équivalent américain des alcooliques anonymes, il est embauché comme aide-soignant à l'hospice de la ville et... accompagne, à l'aide de son Don, ceux dont vient le tour de mourir. C'est pourquoi on le surnomme Dr Sleep.
Dans le village voisin, Abra, un bébé, vient de naitre. Elle aussi a le Don. À vrai dire, à côté d'elle, Dan est un amateur.
De l'autre côté des États-Unis, une bande de dégénérés qui se font appelé le Nœud Vrai, parcourt les autoroutes dans leurs grandes caravanes. Le Nœud vrai est composé d'une bande de pseudo-vampires qui, au lieu de boire du sang, se nourrissent du Don que les enfants qui en sont possesseurs émettent lorsqu'ils agonisent. Sous la houlette de Rose, ils rêvent de l'orgie qui aura lieu quand ils auront trouvé Abra, la plus grande "Gueule de vapeur" qu'ils n'ont jamais sentie.
Quand l'élève est prêt, le maitre parait, parait-il.

Personnellement, j'ai beaucoup, beaucoup, apprécié ce livre. Je pourrai lui faire plein de reproches : les personnages sont hyper-stéréotypés, la lutte est celle, classique, du bien contre le mal, des faibles qui n'ont aucune chance de gagner contre les forts. Mais j'ai trouvé le déroulement de l'intrigue bien fait, l'écriture de King est toujours aussi cynique et drôle, le suspense est haletant, l'action très présente, il y a une pointe de terreur, un chouilla  d'épouvante, et, si l'on voit bien là où nous emmène avec beaucoup de talent l'auteur, la fin réserve quelques bonnes surprises !
Le tout donne un cocktail réussi et équilibré, qui aurait peut-être mérité un développement un peu plus long, mais qui me donne envie de renouer avec cet auteur dont les dernières œuvres (Dôme, Cellulaire…) m'avaient franchement peu emballée !

En bref, je me suis fait plaisir avec cette lecture réjouissante, et je regrette seulement de n'avoir pas profité de l'occasion pour relire l'excellent Shining !
  

Misery, par Ellane

Misery, Stephen King

Paul Sheldon est très content : il a tué la poule aux œufs d'or, Misery Chastain, héroïne de romans à l'eau de rose qui lui a apporté notoriété et aisance financière, pour se consacrer à l'écriture d'un "vrai livre" d'auteur, Fast Car. Au volant de sa vieille voiture, il fête le mot "fin" déposer sur le premier jet de son nouveau manuscrit. Mais entre le champagne, l'euphorie, les virages et la tempête de neige, il perd le contrôle de son véhicule et c'est l'accident.

C'est Annie Walker qui le dégage de sa voiture. Ancienne infirmière vivant à présent seule dans une maison sans voisin, elle a posé des éclisses sur ses jambes en petits morceaux et lui fournit du Novril, des antidouleurs codéinés dont Paul ne peut bientôt plus se passer. Annie a reconnu en Paul Sheldon l'auteur qui écrit les aventures de Misery, dont elle est la fan numéro un.

Tout va presque bien dans le meilleur des mondes possibles jusqu'au jour où Annie découvre le triste sort que Paul a réservé à Misery dans son dernier roman (elle attend toujours la parution en édition de poche des aventures de son héroïne préférée). Paul va devoir faire amende honorable, et écrire la suite de Misery. Et il va devoir être convaincant pour écrire "Le retour de Misery". N'est-ce pas, Paul, que tu vas être convaincant, parce que sinon, Annie va se fâcher (petit coup d'œil vers la hache planquée dans la réserve…) ?

Misère de misère (désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher !) que ces quelques semaines passées par Paul chez son hôtesse indésirable ! Sans éléments fantastiques ou monstre planqué sous le lit, sans super pouvoir ou éléments inexplicable, Stephen King crée un climat effroyablement terrifiant et stressant par la seule psychose implacable d'Annie, dont on découvre, en même temps que l'infortuné auteur, l'amplitude infinie !

J'avais déjà lu ce livre il y a longtemps, gardant en souvenir la trame principale et certaines scènes particulièrement marquantes pour mon jeune esprit (la hache bien sûr, la "bougie spéciale" sur le gâteau d'anniversaire, ou la tondeuse à gazon). Pour cette relecture, si j'admire la facilité avec laquelle King nous fait basculer très très rapidement dans l'horreur de la nouvelle vie de Sheldon, j'ai en revanche regretté l'avalanche de scènes particulièrement gores qui se succèdent parfois à un rythme vraiment effréné. J'ai préféré la seconde moitié du livre, qui privilégie la suggestion à la description.

L'histoire est donc menée tambour battant par un King en pleine forme, avec juste ce qu'il faut d'évènements et de révélations pour maintenir toujours à son maximum l'addiction du lecteur, qui se retrouve vite voyeur de cette relation un brin (enfin, un très gros brin !) sadomasochiste de l'auteur et de son infirmière. Enfin, nous avons deux histoires en une, puisque nous suivons la progression du "Retour de Misery" écrit par Paul dans les conditions que l'on sait !

On trouve également dans Misery, comme dans un certain nombre de romans de King, des thématiques récurrentes qui semblent importer à cet auteur prolifique. La mise en parallèle du "roman populaire", facile à lire et sans exigence, qui rapporte au compte en banque de son auteur, avec le roman de littérature, plus exigent, qui peine à trouver son lectorat, et qui ne permet pas de nourrir son homme ; c'est de la décision d'écrire de "vrais et bons" romans que survient la catastrophe (voir également La part des ténèbres par exemple). « Il s'appelait Paul Sheldon et écrivait deux sortes de romans : ceux qui étaient bons et ceux qui se vendaient bien. » Je me demande s'il n'y aurait pas là un message aux lecteurs…

On trouve, pêle-mêle, dans Misery un héros addictif : à la codéine pour Paul Sheldon, tout comme d'autres pouvaient l'être à l'alcool (dans Shinning par exemple), ou Stephen King himself. Comme dans La part des ténèbres, l'écriture passe du statut de métaphore de la vie au rang de pourvoyeur de vie, avec des réflexions plutôt intéressante sur la relation d'un écrivain avec le processus d'écriture. « Nul besoin d'un psychiatre pour se rendre compte de l'aspect autoérotique de l'écriture ; on brandouille une machine à écrire au lieu de s'astiquer soi-même, mais l'un comme l'autre dépendent d'une imagination fertile, d'une main rapide et d'un engagement sans faille dans l'art de l'outrance. »

Pour ma part, j'ai apprécié en particulier la relation amour-haine qu'entretient Sheldon vis-à-vis de son roman écrit sous la contrainte, au même titre que j'apprécie la relation trouble entre Beaumont et Stark dans La part des ténèbres. J'ai beaucoup aimé également la personnification qu'opère Paul sur les objets de son quotidien : la machine à écrire et son sourire édenté qui le nargue, le barbecue vorace de bonne littérature… « Elle [la machine à écrire] lui souriait de toute la splendeur de ses touches (sauf une), lui disant qu'il était juste et noble d'entreprendre, mais qu'à la fin un destin funeste l'attendait tout de même. » Et puis, toujours, un sens de la formulation pas très politiquement correct mais qui donne ce piment particulier, qui fait sourire le lecteur en même temps qu’il est horrifié de ce qu’il lit !

Bref, nul besoin d'épiloguer pendant des pages : Misery est un best-seller de King, adapté avec brio en 1990 avec une Kathy Bates plus vraie que nature ! Lisez l'un, regardez l'autre, et après, répondez à la question : a-t-il su ?




On dirait une veuve qui vient juste de se faire baiser après dix ans d'abstinence.


Dans l'obscurité, ce qui est rationnel devient stupide et la logique se réduit à un rêve.

Et alors, parce qu'il n'aurait pas pu supporter de faire autrement, Paul Sheldon sortit la dernière page du rouleau de la machine à écrire et traça à la plume le mot le plus aimé et le plus détesté dans le vocabulaire d'un écrivain : FIN.

 

jeudi 2 octobre 2014

10e session : spécial Stephen King

Thème : Stephen King VS Stephen King !


Ayant toutes les deux de nombreux livres en attente de lecture de cet auteur incontournable, nous avons décidé de faire une session spéciale Stephen King. Et pour pimenter le tout, nous allons choisir 2 ouvrages à lire, le premier datant d'avant 2000, ce que nous nommons "le vieux King", le second plus récent, "le nouveau King". Si vous souhaitez découvrir les lauréats avec nous, ou bien si vous les avez déjà lus, n'hésitez pas à nous faire part de votre avis !



Les lauréats :

Misery Chastain est morte. Paul Sheldon l'a tuée avec plaisir. Tout cela est bien normal, Misery Chastain est sa créature, le personnage principal de ses romans. Elle lui rapporte beaucoup d'argent, mais l'a aussi étouffé: sa mort l'a enfin libéré. Maintenant, il peut écrire un nouveau livre.
Un accident de voiture le laisse paralysé aux mains d'Annie Wilkes, l'infirmière qui le soigne chez elle. Une infirmière parfaite qui adore ses livres mais ne lui pardonne pas d'avoir fait mourir Misery Chastain. Alors, cloué dans sa chaise roulante, Paul Sheldon fait revivre Misery. Il n'a pas le choix...

Seul Stephen King pouvait écrire un pareil cauchemar. Un sommet de la démesure, un délire d'une logique implacable.

**

Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi... Hanté par l’idée qu’il aurait pu hériter des pulsions meurtrières de son père Jack, Dan Torrance n’a jamais pu oublier le cauchemar de l’Hôtel Overlook. Trente ans plus tard, devenu aide-soignant dans un hospice du New Hampshire, il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser les mourants, gagnant ainsi le surnom de « Docteur Sleep », Docteur Sommeil. La rencontre avec Abra Stone, une gamine douée d’un shining phénoménal, va réveiller les démons de Dan, l’obligeant à se battre pour protéger Abra et sauver son âme...




Les malheureux "perdants" :

Le vieux King
Marche ou crève
La part des ténèbres
Carrie
Christine
Les yeux du dragon
L'année du loup-garou
Dolores Claiborne
Simetierre

Le nouveau King
Duma Key
22/11/63
Dreamcatcher
Roadmaster
Joyland
Nuits noires, étoiles mortes


Mains innocentes : nous-mêmes pour une fois !

   
Nakiami Gaenaria
Dépôt des critiques : 31 décembre

Bonnes lectures à tous !

  

9e session : le bilan

C'est sur une note plutôt maussade que se termine cette 9e session de CaroLire, consacrée à la BD. C'est à croire que les lauréats ne correspondaient pas à l'humeur littéraire du moment. Petit bilan quand même, ce sera rapide...

Annie Sullivan & Helen Keller

Seul lauréat à avoir eu sa critique par Nakiami, qui a trouvé cette histoire très intéressante et émouvante, malgré des graphismes pas vraiment engageants au début.

Note de Nakiami : ****


Ikkyu

Malheureusement les 6 tomes d'Ikkyu n'ont pas réellement trouvé preneur cette fois-ci, par manque d'envie, de temps et de disponibilité en librairie...
Gaenaria y a vaguement jeté un coup d'œil mais le format du livre étant trop grand, il était difficile de poursuivre la lecture en dehors qu'à la maison. L'envie n'y aidant pas, elle a abandonné le tome 1 en cours de route.

Peut-être poursuivra-t-elle l'aventure plus tard ?






Nous notons tout de même avec plaisir le succès des non-gagnants, notamment Sailor Twain, chroniqué par Tara pour cette session, et d'ores et déjà dans nos réservations à la bibliothèque ! Ainsi que la superbe liste fournie par Niluge, dont certains titres ont également été réservés et seront bientôt lus.

Une session très mitigée donc, dans laquelle les vaincus ont eu plus de succès que les vainqueurs, mais tant qu'on passe un bon moment, c'est l'essentiel, non ? ^_^


jeudi 25 septembre 2014

Sailor Twain par Taraxacum

Parfois, on aime bien faire son boutentrain, et on préfère lire les livres perdants que les sélectionnés. Du coup, la session n'en est que plus enrichie.
Voici cette fois l'avis de Tara sur cette BD (proposée par Nakiami) :

D'étranges êtres peuplent l'Hudson. C'est en tout cas ce que le capitaine d'un vapeur doit admettre en y repêchant une sirène, blessée d'un terrible coup de harpon à la queue. Il fait un pacte avec elle: il la soignera et la cachera jusqu'à ce qu'elle soit en état de replonger,mais jamais, jamais elle ne doit lui faire entendre son chant. Le marché conclu, on se laisse peu à peu happer par la vie à bord du vapeur, qui semble toujours si répétitive alors que la bateau monte et descend le fleuve, mais n'est en fait que l'eau qui dort. Les passagers vont et viennent mais l'équipage est toujours là et il semble qu'il se passe d'étranges choses à bord. Quid du comportement de Lafayette, le propriétaire? Est-ce simplement un cavaleur amateur de jupons ou est-ce plus compliqué? Et qu'est devenu son frère, le fondateur de la compagnie, mystérieusement disparu? Lafayette semble persuadé qu'il est vivant, mais alors pourquoi ne quitte il jamais le fleuve pour le chercher? Et ce mécanicien sourd est louche aussi...
La première chose qui frappe en ouvrant cet album est le trait: tout en noir et blanc, très doux et expressif, il convient parfaitement à l'ambiance onirique et se marie parfaitement avec le récit. Le récit en lui même est riche et nuancé, avec un scénario que j'ai trouvé très bien pensé. Un petit mot quand même sur la sirène: c'est une figure mythologique que je trouve parfois un peu sexiste, la vilaine femelle séduisant les pauvres mâles sans défense et les menant à leur perte sans qu'on comprenne trop ce que ça lui apporte, ça va cinq minutes mais franchement, ça manque complètement d'originalité depuis Homère et ça vire parfois au cliché. Ici, cet écueil est évité: la sirène a ses propres motivations, qu'on découvre petit à petit, et d'autres personnages féminins intéressants émaillent le récit. Un en particulier, mais ce serait vous gâcher une révélation qui n'arrive pas tout de suite d'en dire plus. J'ai trouvé ça particulièrement intéressant après avoir lu juste avant une autre bande-dessinée qui tombait je trouve dans le cliché sexiste à pieds joints. Comme quoi, il est possible de conter des histoires avec des sujets qui pourraient mal tourner, si c'est fait intelligement.
Je l'ai lu et relu avec plaisir et maintenant qu'il faut que je le rende à la bibliothèque, je vais vous avouer un truc: j'ai très envie d'aller l'acheter!
Une délicieuse découverte que je recommande chaudement.

Merci Tara, j'espère que ma bibliothèque l'a aussi ! ^_^

mercredi 24 septembre 2014

Annie Sullivan & Helen Keller, par Nakiami

Annie Sullivan & Helen Keller est une bande dessinée nous relatant l'histoire vraie de ces deux femmes.

Fin du XIXe siècle. Annie Sullivan, fille d'immigrés irlandais vivant dans le Massachussets, perd pratiquement la vue à 5 ans. Après une enfance très dure et perturbée, orpheline livrée à elle-même après la mort de son jeune frère dans un hospice aux mœurs douteuses, Annie décide de prendre son destin en main et plaide sa cause auprès d'un représentant de l'État, afin d'intégrer l'Institut Perkins pour les aveugles. C'est à 14 ans que, dépourvue de toute éducation et de savoir vivre, Annie intègre la célèbre école dont elle ressortira diplômée 6 ans plus tard. 

Helen Keller, quant à elle, est une enfant sourde et aveugle depuis sa plus tendre enfance, des suites d'une maladie. Ses parents ayant épuisé leurs ressources auprès de multiples médecins décident de faire appel à l'Institut Perkins pour les aveugles, dernier recours pour inculquer un semblant de vie et de joie dans le quotidien de leur fille de 8 ans. C'est ainsi qu'Annie Sullivan fait la connaissance d'Helen Keller, dont elle devient la perceptrice dans un premier temps, puis l'amie la plus chère.

Le caractère d'Annie, forgé par ses jeunes années dures et solitaires, et l'incroyable volonté d'apprendre d'Helen sont le fondement de l'histoire qui nous est ici racontée par Joseph Lambert. Nous suivons page à page l'évolution d'Helen dans sa compréhension du monde qui l'entoure, un monde qu'elle ne peut se représenter ni par la vue, ni par l'ouïe, et qui pourtant va envahir son esprit de toute sa complexité, sa splendeur et ses couleurs. Une histoire vraiment émouvante qui mérite d'être lue, pour sa véracité et pour la belle leçon de vie qu'elle nous apporte.

J'ai eu un peu de mal à m'habituer aux graphismes de cette bande dessinée, mais je trouve tout de même que l'illustrateur parvient parfaitement à représenter le manque : l'absence de la vue, de l'ouïe, mais également la solitude, la colère, ressortent parfaitement.

Au final, une lecture très intéressante, émouvante, relatant l'histoire de deux personnes admirables qui ont marqué le monde de la recherche pour les aveugles, les sourds et malentendants.

   

jeudi 24 juillet 2014

8e session : le bilan

Cette 8e session exceptionnelle, puisqu'elle vous donnait l'occasion de lire deux livres (au choix ou non) issus de la bibliothèque des Carolines, a pris fin.
Il me faut donc dresser le bilan sur ces 2 titres fraîchement lus.

La Chambre des Curiosités (sélection de Nakiami)
Ce livre, lu par Nakiami et par Tara, semble avoir été une lecture agréable, un bon thriller qui se lit vite et bien et qui, pour certains, donne envie de découvrir les autres titres de la série. Pour d'autres, il sonne trop le déjà-vu pour aller au-delà de cette histoire.
Mais en résumé, les lectrices semblent conseiller la lecture de ce roman.

Note : *** (en supposant que Tara donne **)

Sunk (sélection de Gaenaria)
Cette OVNI, lu par Gaenaria et Nakiami, a été une lecture pour le moins incongrue. Le livre est tombé des mains de Nakiami, tandis que Gaenaria a découvert une lecture surprenante et étourdissante. Difficile de faire un bilan d'un livre qui sort des sentiers battus (et rebattus), et qui nous fait découvrir autre chose que les lectures habituelles. Toute l'originalité tient dans ce contraste avec les autres qui, pour certains, est de trop. Mais quand on y prend goût, il nous donne l'opportunité d'une expérience bienvenue qui fait du bien car il lave un peu notre cerveau de toutes les facilités de nos lectures quotidiennes. Une bouffée d'air frais qui peut être salutaire en ce moment, non ?

Note : ** (en supposant que Gaenaria donne **** et Nakiami *)

Un bilan mitigé qui oscille entre un divertissement agréable mais sans surprise et une découverte dont l'originalité perd parfois son lecteur.
Que chacun y trouve son compte !

jeudi 10 juillet 2014

9e session : bandes dessinées et mangas

En ce début de juillet bien peu ensoleillé, voici que commence notre session de l'été ! Bandes dessinées et mangas sont au programme, histoire de varier un peu les plaisirs. Vite lu ? Que nenni mes amis, puisque comme nous partons toutes et tous en vacances (enfin nous oui, et nous espérons que vous aussi), notre main innocente a sélectionné deux vainqueurs pour cette session !

Avant de vous dévoiler participants et lauréats, une petite précision sur cette sélection, puisque Gaenaria a laissé sa place à l'ami Jérôme, alias Niluge, pour réaliser ses choix. Sieur Niluge s'y connaît certes bien plus que nous et ses propositions sont bien alléchantes. Merci à lui pour sa participation exceptionnelle. Malheureusement la main innocente, en la personne de la charmante et très jeune Louise, n'a sélectionné aucun des titres proposés par Niluge, mais nous ne doutons pas, vu  leur qualité, qu'ils trouveront preneurs très rapidement...

Nous vous avons suffisamment fait attendre, voici donc les deux lauréats de la 9e session CaroLire !


Annie Sullivan & Helen Keller, de Joseph Lambert

Née en 1880 dans l’Alabama, la petite Helen Keller devient aveugle et sourde à l’âge de dix-neuf mois, probablement des suites d’une méningite. Elle devient alors incapable de communiquer avec son entourage, si ce n’est avec quelques gestes maladroits. Sa vie va être bouleversée à l’âge de six ans quand ses parents engagent Annie Sullivan comme gouvernante. Annie Sullivan, alors âgée de 20 ans, vient de finir ses études à l’Institut pour aveugles Perkins. Elle-même mal voyante, elle a appris à enseigner la langue des signes dans cette institution précurseur. Elle va prendre en charge l’éducation de Helen Keller, et au fil des mois elle va réussir non seulement à établir un contact avec l’enfant, mais à lui apprendre le langage des signes, puis l’écriture. Les deux femmes resteront amie à vie.

Helen Keller deviendra une figure de la société américaine, écrivain féministe, elle mènera également un combat politique, sera membre du parti socialiste américain et créera une fondation. Complémentaire des livres ou films existant à propos d’Helen Keller, cette bande dessinée est centrée sur l’histoire de cette extraordinaire rencontre et sur les nombreux obstacles contre lesquels va buter Annie Sullivan dans une famille très conservatrice du Sud des États-Unis. Une incroyable leçon d’humanité, magnifiquement dessinée par Joseph Lambert.


Ikkyu, de Isashi Sakagushi (6 tomes)

Ikkyu est un célèbre bonze japonais qui vécu au XVe siècle. Fils illégitime de l'Empereur Gokomatsu, il va d'abord renier son rang puis mettre son enseignement en question avant de trouver la sagesse par lui-même. Pour cela il va parcourir le monde, et marquer de son empreinte toutes les écoles bouddhistes du Japon. Puis, retiré loin des monastères et des palais, il attendra sereinement la mort. Son esprit libre et ses préceptes vont profondément marquer le bouddhisme japonais pendant plusieurs siècles. 

Ikkyu est le dernier ouvrage d'Hisashi Sakaguchi, maître de la bande dessinée qui s'est éteint quelques mois après la mort de son héros de papier. C'est une joie que de redécouvrir les aventures d' Ikkyu en grand format dans la prestigieuse collection Intégra qui valorise ainsi à un juste degré l'un des meilleurs manga.



Le hasard fait bien les choses, et nous avons équitablement une bande dessinée et un manga à découvrir ! Et voici à présent la liste des malheureux "perdants".


Propositions de Jérôme

Universal War 1. Série en 6 Tomes de Denis Bajram.

Entre Saturne et Jupiter, au cœur des jeunes États les plus prospères de la Fédération des Terres Unies, la troisième flotte de l'United Earthes Force veillait inlassablement sur le périphérie du système solaire. elle assurait par son gigantisme un incroyable sentiment de sécurité à ses habitants.
Mais le MUR est apparu. Si grand, si sombre. Insondable.

Le scénario est vraiment bien conçu, il se laisse vraiment découvrir pendant les 6 tomes. Ok, certaines ficelles on déjà été utilisée en SF, mais je sais pas…. il m’a bien tenu en haleine. Le tout accompagné de très beau dessins. Si vous avez une envie de SF, foncez !


Wisher : Série en 4 Tomes de Sébastien Latour / Giulo Devia.

Un jeune homme, beau gosse, dragueur et un peu escroc, se retrouve mêlé à une sorte de bataille dans le Londre contemporain entre des étranges hommes au chapeau melon et tout un peuple caché…

Bon ça m’a rappelé un peu Neverwhere, mais juste dans l’idée d’un second Londres un peu caché et magique. Mythe se mélange au monde réel et c’est très sympa. Rythmé et drôle.



Le singe de Hartlepool de Wilfrid Lupano et Jérémie Moreau en
1 tome
En pleine guerre napoléonienne, un navire français fait naufrage au large de Hartlepool. Parmi les débris, un seul survivant : un chimpanzé, mascotte de l'équipage portant l'uniforme tricolore. Mais, dans ce petit village d'Angleterre, où personne n'a jamais vu de Français, l'animal correspond assez bien à l'idée qu'on se fait de l'ennemi.

Un peu suréaliste mais très… plausible, humain. Le dessin n’est pas classique mais créé un style vraiment sympa. L’histoire est loufoque, parfois triste mais souvent drôle.


Le Jardin d'Hiver de Dillies & La Padula en 1 tome
Sam est barman dans une grande ville. On va suivre son histoire de mec un peu paumé, jonglant entre rencontres et galères.

J’avais un peu peur au début du dessin, mais au final il est parfait, avec les couleurs, il donne une atmosphère vraiment très poétique. Parfois doux, parfois brut. Et l’histoire est tendre, drôle et touchante. Au final on ne fait que suivre un petit bout de vie. Les personnages sont sympathiques. Vi, j’ai bien aimé ^^



Autres propositions non retenues

Sailor Twain, de Mark Siegel en 1 tome

Fin du XIXe siècle, Elijah Twain est le capitaine du Lorelei, un bateau à vapeur qui navigue sur l'Hudson, dans l'État de New York. Quand il trouve sur le pont une sirène blessée, il la recueille secrètement, la soigne et tombe peu à peu sous son charme. Parce qu'il veut en savoir plus sur cette créature, Twain se retrouve au cœur d'un drame dont aucun occupant du bateau ne sortira indemne. Car nul ne peut côtoyer une sirène sans en payer un jour le prix. 

Un récit dans la tradition du roman américain du XIXe siècle, qui mêle drame, mystère, sentiments et suspense.


Souvenirs de l'empire de l'atome, d'Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen, en 1 tome

1953 : La Terre est entrée dans l'âge de l'atome, mais un homme s'interroge sur la civilisation qui l'entoure. Cet homme, c'est Paul - un écrivain de science-fiction qui depuis son enfance vit en contact télépathique avec le héros d'une épopée galactique située dans un lointain futur.

Le cas de Paul devient célèbre à la suite d'un article. Gibbon Zelbub, consultant bien connu du Pentagone et de l'industrie américaine, commence alors à s'intéresser à lui. Dans un laboratoire du Vermont, Paul va subir une expérience hypnotique qui lui fera commettre l'irréparable et briser l'honneur de son ami Zarth Arn, le plus grand chef militaire de l'histoire des étoiles...


Les fils de la terre, de Môri Jinpachi et Hataji Hideaki, en 3 tomes

Shuntaro Natsume, un jeune membre du ministère Japonais de la Culture et de l'Éducation, se voit confier par le Premier ministre en personne une très lourde mission : celle de redresser l'agriculture de son pays, en trouvant le moyen de pousser chaque année quinze mille nouveaux jeunes vers les métiers de la terre. Afin de remplir cet objectif, il est affecté comme professeur dans un petit lycée agricole Perdu au fin fond des montagnes. Là, il va apprendre à connaître le milieu rural et surtout... les difficultés auxquelles les agriculteurs, tout comme les jeunes qui veulent continuer à vivre dans les campagnes, sont quotidiennement confrontés. Au Japon, comme France, les populations désirent maintenant revenir vers une alimentation naturelle tout en protégeant leur environnement. Mais les nouveaux défis énergétiques et le choix d'une agriculture plus " bio " ne seront réalisables qu'en créant des millions d'emplois dans les métiers de la nature et de l'agriculture. Et cela dans des délais rapides. La génération manges va donc être celle par qui tous les changements concrets et radicaux de notre Société se concrétisent, dans les années à venir. Il était donc normal que des héros comme ceux que l'on découvre dans Les fils de la Terre soient proposés à des jeunes plutôt habitués à des personnages de fiction finalement assez éloignés des défis réels qu'eux-mêmes vont devoir relever dans un avenir très proche. 


Et voilà, une sélection très éclectique, comme vous avez pu le constater ! Et oui, il en faut pour tous les goûts...


Main innocente
Louise

Dépôt des critiques : avant le 30 septembre

Bonne lecture !

mardi 17 juin 2014

La chambre des curiosités, par Tara




Tout commence avec la découverte d'une étrange nécropole: les corps des victimes d'un tueur en série des années 1880 sont mis à jour...peu de temps avant que des malheureux décèdent dans le New York moderne dans des conditions rappelant irrésistiblement le mode opératoire du tueur en série en question. Dès le début, le décor est posé: vivisection et cadavres au menu pour ce pavé de 700 pages.
La chambre des curiosités a les défauts et les qualités de ce genre de littérature. Dans les qualités, reconnaissons un besoin assez irrépressible d'arriver à la fin, surtout dans les derniers chapitres quand tout s’accélère. Si vous avez envie de suspens, c'est plutôt un bon cru. Cela n'empêche pas des défauts mais ce sont des défauts qu'on trouve souvent dans les thrillers, comme une certaine complaisance dans le détail sordide et sanguinolent, le supérieur du policier, nécessairement carriériste et prêt à lui mettre des bâtons dans les roues,ici doublé du vilain juriste du Muséum supérieur de l'héroïne,nécessairement carriériste et prêt à lui mettre des bâtons dans les roues... Pendergast, l'enquêteur du FBI et apparemment personnage récurrent des auteurs,  est un peu poussé aussi dans son genre et si ce n'était son arrogance qui manque leur coûter cher, le lecteur trouverait le personnage chargé de bien trop de qualités ou de capacités pour y croire, sans parler de cette étrange manie de se renfermer dans sa tête pour y faire des balades imaginaires!
J'ai trouvé ici une lecture facile, changeant les idées, mais pas quelque chose de bouleversant non plus et je doute de lire le reste de la série consacrée à Pendergast, il y a trop d'auteurs que j'ai encore à découvrir avant!

vendredi 6 juin 2014

Sunk, par Nakiami (du moins le peu que j'en ai lu)

Bon et bien je me suis finalement lancée à mon tour dans la lecture de Sunk, et je m'y suis littéralement noyée... Impossible pour moi de rentrer dans l'histoire, d'accrocher ni au style, ni aux personnages, ni au destin de cette île qui coule (ou de l'eau qui monte, je ne le saurai jamais).

J'admets que c'est haut en couleurs, totalement barré, avec de belles images et expressions qui font bien rire, mais voilà. Ma curiosité est restée bien endormie pendant les 100 premières pages, je vais donc passer à autre chose !

Allez, sans rancune messieurs Calvo et Gaiman !


mardi 13 mai 2014

Sunk, par Gaenaria


En voilà un livre original, qui nous fait tourner la tête (voire même chavirer !) tant il nous change des lectures habituelles. Désolé pour la redite de mon autre blog, mais voici ma critique :

"Sunk" signifie "coulé", si mes souvenirs de cours d'anglais ne me trompent pas.
Et bien, voici le récit d'un naufrage, complètement barré, qui mêle avec fantaisie réflexion philosophique et conte dramatique teinté d'humour, le tout agrémenté de quelques illustrations délurées. Un naufrage oui, dans son acception la plus large, car il ne s'agit pas d'un bateau qui coule, mais d'une île qui coule, ou bien d'une île engloutie, va savoir si l'eau monte ou si c'est la terre qui sombre… Le résultat est le même et une poignée de pauvres hères partent chercher de l'aide. Oui mais où peut-on trouver de l'aide quand les gens se noient ? Toujours plus haut, voici la réponse.

Entre rencontres en tout genre autour d'un Picon bière, et sauve-qui-peut qui finit en tragédie et en mort certaine, il faut avouer que le sujet n'est pas gaie ("pagaie" ça marche aussi, mais je ne voudrais pas vous "submerger" de mauvais jeux de mots, ho ho !). Le récit tourne autour de la relation entre deux frères, l'aîné qui se veut fort et un poil violent, le cadet qui semble faible mais bien plus lucide qu'on ne croit, sur une valse de je-t'aime-moi-non-plus savamment rythmée, et qui conduit à une fin que je tairais, pour ne pas en dévoiler plus. Je ne peux cependant m'empêcher de conclure que cette fin m'a enchantée : elle est surprenante, originale, et conclut bien l'histoire. Elle nous secoue un peu, et nous fait prendre le recul qu'il faut pour bien garder en mémoire ce naufrage, conservant le ressac de l'eau, ce petit mouvement qui nous a porté tout au long de cette lecture.

Je ne pense pas avoir vraisemblablement compris tout ce qu'il fallait saisir dans ce court roman, loin de là, mais toute l'originalité de l'histoire m'a donné suffisamment de plaisir pour le conseiller à n'importe qui (oui, n'importe qui, pourvu qu'il sache lire et apprécie le Picon). Un peu triste, oui, mais pas ordinaire du tout et ça, ça compte !

Aller, je file au temps de Richelieu !

samedi 10 mai 2014

La chambre des curiosités, par Nakiami

Allez, je me lance, et pour une fois je suis la première ^_^

Je me suis donc enfin lancée dans la lecture de cet ouvrage, qui traîne dans ma bibliothèque depuis plus d'un an. Il faut dire que la personne qui m'a prêté ce livre a parfois des goûts très bizarres en littérature (j'en ai déjà été la victime), j'avais donc un peu peur de ce que j'allais bien pouvoir trouver dans cette histoire de Preston & Child... Ah les préjugés !

L'intrigue de ce thriller scientifique démarre à Manhattan, lorsque des ouvriers tombent par hasard sur un charnier vieux de plus de 100 ans alors qu'ils travaillent sur le chantier d'un grand et puissant promoteur. Au Muséum d'histoire naturelle, Nora, chercheuse en archéologie, reçoit la visite d'un mystérieux agent du FBI, Pendergast, qui lui demande son aide dans cette enquête. Les indices vont ainsi se succéder et mener à une résolution de cette affaire sordide du siècle passé, alors qu'une jeune femme est retrouvée morte dans Central Park, le tueur l'ayant disséquée dans le but de prélever sa moelle épinière.

L'intrigue de départ pose rapidement de nombreuses questions au lecteur. Pourquoi un agent du FBI de la Nouvelle-Orléans s'intéresse-t-il autant à cette affaire vieille de plus d'un siècle au cœur de Manhattan ? Dans quelles circonstances sont mortes les 36 victimes du charnier ? Et, surtout, quel est donc le lien entre cette histoire passée et les récents meurtres commis aux alentours du Muséum d'histoire naturelle ? Autant de questions qui trouveront rapidement des réponses tout au long de ce roman, les auteurs entretenant sans peine le suspense et l'intérêt du lecteur. Il faut dire que la résolution de chaque mystère nous ouvre les portes sur un mystère plus grand, le tout jusqu'à la révélation finale, passionnante et terrible.

A la limite du fantastique, ce thriller scientifique se lit vite, un véritable page-turner à l'américaine comme on les aime. J'ai passé un très bon moment de lecture avec La chambre des curiosités, je le recommande sans hésiter.

Ma note : **** (je garde ma 5e étoile pour les vrais coups de cœur)


- Quelle est donc cette expression dont usent les Arabes pour décrire l’ange de la mort ? fît à mi-voix Pendergast, comme pour lui-même. L’exterminateur des plaisirs terrestres. Quelle pensée magnifique !

La vieille femme eut un petit rire méprisant.
- Mon cher petit, tu sais aussi bien que moi qu'il y a mille brutes sanguinaires pour un sage. En offrant à Einstein deux siècles pour parfaire son œuvre scientifique, tu donnes deux siècles à tous les autres pour progresser en barbarie.


Bon, ben maintenant je n'ai plus qu'à lire Sunk ^_^

mardi 1 avril 2014

8e session : les bibliothèques des Carolines

 Grand événement pour cette nouvelle session de CaroLire...
LES CAROLINES VOUS OUVRENT LES PORTES DE LEURS BIBLIOTHÈQUES !!!
 
Et la photo est à peine truquée !

Thème : Comme nous débordons toutes les deux de livres non lus chez nous, nous piocherons donc dans nos bibliothèques respectives pour cette nouvelle session !


Les lauréats :

http://www.babelio.com/livres/Calvo-Sunk/54558
Catégorie SF : Sunk, de David Calvo et Fabrice Colin

Sunk est un monde qui coule. On ne sait pas très bien si c'est l'eau qui monte ou si c'est l'île qui descend, mais soyons honnête, ça ne change pas grand-chose au problème : les habitants paniqués grimpent vers des hauteurs toujours plus étroites et mal fréquentées, et le processus de destruction suit inexorablement son cours. Sous l'œil attentif du mystérieux Sémaphore, Arnaud et son frère Sébastien (mythomane imaginatif et magicien complexé) font comme tout le monde : ils sauvent leur peau. Dans un univers d'Orques épaulards, de bateaux en pierre, de canards et de bicyclettes rouillées, ils rivalisent d'inventivité pour retarder l'inéluctable - en inventant des religions, par exemple. Ou en se mouchant. Mais face à la mer hérissée de dents pointues, face à la Roue De la Fortune Tueuse, face surtout à l'ineptie congénitale de leurs compatriotes, nos amis ont-ils la moindre chance ? Inutile d'envoyer des SMS, c'est pas vous qui décidez. Inspirée par des écrivains français oubliés depuis longtemps, parfaitement documentée, hantée par les fantômes de Jacques Tati, Marcel Pagnol et Robert E. Howard, cette parabole initiatique, contenant de vraies recettes de pizza inédites, trimbalera le lecteur téméraire de villes boueuses en révélations fracassantes, avec en son cœur une seule devise: si le naufrage est inévitable, détends-toi, ami, et reprends donc un Picon bière.


http://www.babelio.com/livres/Preston-La-chambre-des-curiosites/7541
Catégorie Polar-thriller : La chambre des curiosités, de Preston & Child

Manhattan. Les ouvriers d'un chantier de démolition s'affairent parmi les gravats, lorsque le bulldozer se fige soudainement devant l'horreur du spectacle qui apparaît : des ossements humains.
L'enquête menée par Pendergast, du FBI, l'archéologue Nora Kelly et le journaliste William Smithback établit qu'il s'agit des restes de trente-six adolescents, victimes d'un tueur en série, le Dr. Leng, ayant sévi à New-York vers 1880.
Les jours suivants, plusieurs meurtres sont commis selon le mode opératoire de Leng. Se peut-il que ce dingue soit toujours vivant? Ou aurait-il fait des émules?






Et oui, vous ne rêvez pas ! 2 Carolines, 2 bibliothèques, 2 mains innocentes, et donc 2 lauréats. Nous vous laissons le choix, vous pouvez lire l'un de ces deux livres, ou bien les deux, en fonction de vos envies !


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale :
Les Paupières, de Yôko Ogama ; La vérité sur l'affaire Harry Quebert, de Joël Dicker

Science-Fiction :
La nuit des temps, de René Barjavel

Fantasy :
Les lames du Cardinal, de Pierre Pevel ;
Ayesha : la légende du Peuple turquoise, de Ange

Polar-Thriller :
Le dévouement du Suspect X, de Keigo Higashino

Fantastique-horreur :
Ours, de Diego Vecchio ;
22/11/63
, de Stephen King

Mains innocentes :
Gaenaria
Nakiami


Dépôt des critiques : avant le 30 juin

Bonne lecture à tous !

  

7e session : le bilan


Ce début d'année 2014 a commencé plutôt singulièrement pour CaroLire, puisque sa première lecture a été celle d'un roman catastrophe. Curieuse façon de débuter une année nous direz-vous mais nous aimons bien coller à l'actualité sur ce blog, et l'actualité de la fin d'année 2013 et début 2014 a été marquée par de multiples inondations et autres catastrophes naturelles.
Bref, nous avons été quelques uns à nous plonger dans ce roman plutôt classique du genre (un grand merci à nos lecteurs que je salue chaleureusement), avec une histoire de météorite, de conspiration gouvernementale et de héros prêt à tout pour sauver l'Amérique le monde !
Contre toute attente (et surtout les a-priori de chacun sur ce genre de roman, moi la première), la lecture a été plaisante pour tous et les pages se tournaient facilement. Vite lu et vite oublié, cette histoire s'est révélée moins conventionnelle que prévue. On aurait peut-être souhaité une fin plus originale et plus déroutante, mais on a quand même été jusqu'au bout de cette lecture sans peiner ni s'ennuyer. Cela dit, certains lecteurs ne vont pas pour autant se mettre à dévorer d'autres livres du même genre mais il reste un petit intermède sympathique pour démarrer doucement l'année !

Note moyenne : ***

lundi 31 mars 2014

Impact, par Niluge

Impact raconte l’histoire de trois personnes. Abby, jeune américaine plutôt maline, passionnée d’astrologie qui observe par hasard les étoiles le soir où une météorite tombe non loin de chez elle. Wyman Ford , ancien de la CIA qui va enquêter sur d’étrange pierre radioactive, et Corso, un scientifique.
J’aime bien aimé le lire. Il se lit bien, sans vraiment de moment lent. Un scénario qui n’emporte pas non plus énormément mais j’ai tout de même trouvé ce livre plaisant.

Ma note : ****

lundi 24 mars 2014

Impact, par Gaenaria

Bon, je ne vais pas vous refaire le pitch, ni même ajouter la même couverture que mes prédécesseuses.
Pleine de préjugés avant même de l'avoir lu, je m'attendais à me moquer à chaque coin de page d'une bouse emplie de patriotisme à en vomir et de Terre sauvée à coup de bombe A. Mais ma lecture en a été un peu épargnée et j'ai finalement enchaînée les pages.
Contrairement à Nakiami, j'ai préféré la seconde partie, où l'action est plus soutenue je trouve et où elle démarre réellement.
Je suis d'accord avec elle et avec Tara, une petite fin où les héros seraient morts, ou pas loin de l'être aurait pu relever la lecture et, pourquoi pas, la classer dans l'originale. Il n'en est rien, il n'y a aucune surprise dans ce roman. Pour ceux qui aiment les romans ou les films catastrophes, on est en terrain connu. Pour les autres, passez votre chemin.

Ma note : **

lundi 10 mars 2014

Impact, par Nakiami

Pour cette nouvelle session de CaroLire, me voici plongée dans un genre littéraire que je connais très peu avec ce le thriller scientifique de Douglas Preston : Impact

Alors qu'Abby photographie le ciel avec son tout nouveau télescope, un météore s'écrase sur une petite île au large de chez elle. Curieuse, intelligente et passionnée, Abby comprend rapidement qu'elle peut gagner beaucoup de la découverte du "caillou", et part à sa recherche... Pendant ce temps, Wyman Ford, ex agent de la CIA, est envoyé au Cambodge afin d'enquêter sur une mine de pierres précieuses radioactives et très dangereuses.

Après une première partie qui peine un peu à se mettre en place, on finit rapidement par comprendre le lien qui unit ces deux histoires et l'intrigue prend tout son intérêt. Entre courses poursuites, trahisons, meurtres, complots et invasion extraterrestre, ce roman de Douglas Preston est une lecture agréable, distrayante, mais certes pas mémorable. Disons que si j'avais dû arrêter au milieu et ne jamais connaître la fin, ça ne m'aurait pas manqué...

Un roman qui se lit vite, qui s'apprécie, mais qui s'oublie tout aussi vite.

Ma note : ***

mercredi 26 février 2014

Impact, par Tara



En règle générale, Impact n'est pas du tout le genre de livres qui m'attire. Quelque soit les circonvolutions de l'intrigue, j'ai tendance à trouver ce type de thriller un brin science-fictionnesque trop prévisible et les personnages trop monolithiques. Le jour où l'un d'entre eux se finira en guerre atomique/morts de tous les gentils héros/pandémie d'Ebola sans sauvetage de dernière minute par le viril agent de la CIA, ce jour-là, je serais surprise et tirerais mon chapeau.
Ceci dit, il y a longtemps, très longtemps, que je n'avais pas lu ce genre, et l'occasion proposée par Caro-lire...ma foi, les défis c'est aussi pour découvrir des lectures improbables pour nos habitudes, non? Et puis il y avait trop longtemps que je n'avais pas lu un bouquin proposé ici!
Sur une histoire de très étrange météorite au comportement/à la composition/à l'origine fort suspicieux, l'auteur nous présente un thriller mi-science-fiction, mi-espionnage, dont les personnages principaux sont un ex-agent de la CIA et une jeune afro-américaine s'étant fait virer de l'université. Au passage, il faudra m'expliquer pourquoi c'est toujours ce genre de personnages un peu en marge qui trouve les solutions dans ce genre de bouquins: pourquoi pas un astronome employé dans une institution ayant pignon sur rue? Pourquoi un ex-employé de la CIA et pas un actuel, ils sont tous manchots? Si le monde était réellement régulièrement sauvé par des serveuses et des gâchettes free-lance, je ne suis pas sûre que je trouverais cela rassurant.

Ceci, donc, c'est plutôt convenu. Ensuite, je dois reconnaître qu'il y a bien, effectivement, plus d'idées originales que je ne l'aurais cru dans mon vilain parti pris: la résolution de l'histoire, par exemple,la nature exacte de la menace... l'écriture est très fluide et permet au lecteur de dévorer le tout sans trop se fatiguer. Dévorer, car oui, le suspense prend finalement et on tourne les pages, curieux de voir comment ils se sortiront de ce bazar.
Cela ne m'a pas forcément réconciliée avec le genre au point d'en dévorer deux dans ce style par semaine, mais j'ai néanmoins apprécié cette lecture et fini par me laisser convaincre...


Ma note : ***

jeudi 16 janvier 2014

Blog ami

http://boutentraindelalecture.blogspot.fr


Notre Boutentrain de la Lecture se lance en ce début d'année dans un marathon Stephen King. N'hésitez pas à aller découvrir son blog et à participer à son thème de lecture ! Il suffit de cliquer sur sa bannière ci-dessus...

mercredi 15 janvier 2014

7e session : c'est parti pour 2014 !

Thème : catastrophes naturelles, conditions extrêmes, fin du monde


Le lauréat, catégorie polar-thriller :

http://www.babelio.com/livres/Preston-Impact/296738

Ce qui semble être un météore venu du fin fond de l'espace s'abat au large des côtes du Maine... Parmi les rares témoins, Abbey, une jeune astronome amateur. Peu de temps après, Wyman Ford, ex-agent de la CIA, est chargé par le Pentagone d'une mission secrète. Au Cambodge, il doit faire la lumière sur l'apparition subite de pierres précieuses radioactives d'origine inconnue, qui attisent toutes les convoitises. Bientôt, deux scientifiques ayant fait le lien entre les deux événements sont assassinés. Quand Ford met la main sur le disque dur de l'un d'eux, qui avait disparu, et prend connaissance d'images satellites de la Nasa, il commence à comprendre... Ce n'est pas un météore qui s'est abattu, mais un puissant rayon gamma, tiré depuis Mars, qui a transpercé la Terre de part en part. Intuition confirmée quand un second rayon, plus puissant encore que le premier, atteint la Lune. Une course contre la montre s'engage pour Abbey et Ford : il leur faut convaincre le gouvernement d'une menace imminente et envoyer un message de paix à la mystérieuse entité extraterrestre, tout en évitant le tueur lancé à leur trousse par un islamiste bien décidé à profiter de cette menace pour faire régner la terreur...


Les malheureux "perdants" :

Littérature générale :
Ouragan, de Laurent Gaudé ; Ouragan, de Laurent Gaudé

Science-Fiction :
La horde du contrevent, d'Alain Damasio ; Ravages, de René Barjavel

Fantasy :
De bons présages, de Terry Pratchett & Neil Gaiman ; 
De bons présages, de Terry Pratchett & Neil Gaiman

Polar-Thriller :
Sombre lagune, de Valérie Bettencourt

Fantastique-horreur :
Sombre lagune, de Valérie Bettencourt ; Nation, de Terry Pratchett

Vous aurez sûrement remarqué que certains titres sont en doubles, dans des catégories différentes ? C'est que les Caroline cherchent chacune de leur côté sans se concerter, et pour cette fois ont eu les mêmes trouvailles ! Et aucun ouvrage n'est cantonné à un seul registre. Le lauréat aurait d'ailleurs tout à fait sa place dans la catégorie "Fantastique" !


Main innocente :
Alix

Dépôt des critiques : 31 mars

Bonne lecture à tous !

  

mercredi 8 janvier 2014

6e session : le bilan


La nouvelle année à peine commencée, me voici en train de faire le bilan de la dernière session de l'an passé. Et oui, le temps file à une vitesse !

Cette dernière session de CaroLire pour l'année 2013 était consacrée à un polar d'un auteur que j'apprécie beaucoup, mais qui ne m'avait pas convaincue plus que cela avec ce roman noir. Et ce n'est rien de le dire pour mes compatriotes qui ont joué le jeu et lu ce court roman de 200 pages environ. Ils ont carrément été déçus et se sont ennuyés, excepté Ellane qui, seule contre l'adversité, a récompensé Le Manoir des immortelles de 4,5 étoiles.

Bref, l'année ne s'est pas terminée en beauté mais plutôt sur une note assez mitigée.

Pour résumer, il s'agit là d'un polar sans prétention qui nous expose une enquête sans surprises avec des personnages qui manquent un peu d'épaisseur pour pouvoir sauver l'histoire. L'intrigue elle-même est pas mal mais ne casse pas trois pattes à un canard boiteux. Ce sont donc 200 pages que l'on finit par lire parce que l'auteur écrit bien, mais qui ne nous laissent aucun souvenir impérissable, malgré l'intérêt de la mise en parallèle des vies respectives de l'inspecteur et du meurtrier, ayant chacun selon sa conscience fait son choix face à l'absence et à la perte d'un être aimé.

Si l'on souhaite découvrir l'auteur, il ne faudra pas commencer par ce roman mais plutôt par Mygale ou Mon vieux, comme conseillés par les participants de cette session.

Note moyenne de ce roman : ***