mardi 24 mars 2015

L'Océan au bout du chemin, par Ellane

L’océan au bout du chemin [The ocean at the end of the lane], Neil Gaiman, Au diable Vauvert / LITT.GENERALE, 314 pages, SF, Horreur et Fantastique / Littérature américaine

Un homme, à l'occasion d'un enterrement, a l'envie de prendre l'air avant de partager les condoléances des amis et de la famille. Sa voiture le conduit dans le village où il a passé son enfance. Il retrouve sa maison. Bien sur, elle a été repeinte, et d'autres personnes l'habitent. Mais à l'époque, quand il avait 7 ans, sa sœur et lui partageaient la même chambre. Sa première chambre, avec le lavabo jaune juste à la bonne taille, était louée pour la nuit ou plus longtemps à des voyageurs de passage, améliorant ainsi les revenus du foyer.

Tout avait commencé avec le prospecteur d'opales, qui louait cette chambre dans sa maison, et qu'on a retrouvé dans la voiture de son père, asphyxié par les fumées du pot d'échappement qui se déversaient dans l'habitacle. Lettie, une grande fille de 11 ans qui habitait à proximité du drame, avait pris le jeune garçon sous son aile, pour lui donner du lait tout juste sorti du pis de la vache, et du porridge. Puis elle l'avait emmené à l'océan, au bout du chemin. A première vue, ça ressemblait plutôt à une mare aux canards, mais il parait que les Hempstock l'avaient traversé quand ils étaient arrivés du Vieux Pays.

Je suis une grande fille maintenant. C'est moi qui raconte des histoires à mes enfants. Mais quand je lis un livre de Neil Gaiman, je me sens rajeunir à vue d’œil, je me rappelle que gamine, dans ma façon de voir le monde, le "rationnel" et "l'irrationnel" avaient des frontières très très poreuses, voire des frontières mouvantes, voire pas de frontière du tout... Et bien, L'océan au bout du chemin, c'est un peu ça, cette ambiance, ce retour dans un monde qui, comme on ne le comprend pas très bien, coexiste sur plusieurs plans en même temps.

Je n'ai pas honte de l'avouer : N. Gaiman est un des rares auteurs à arriver à me faire croire que la mare aux canards au bout du chemin est un océan, traversé par la famille de Lettie lorsqu'elle est partie du Vieux Pays, entrainant dans son voyage toutes sortes de créatures. Il est le seul à me faire croire que la gouvernante est l'une de ces créatures, une puce comme dit Lettie. Je n'ai aucun mal à imaginer sa toute puissance ! Et je crois dur comme fer que, pour l'empêcher de lire dans les pensées ou de deviner notre plan pour lui échapper, il faut lire des romans ou chanter des chansons ou réciter de vieux poèmes. Enfin, j'ai une confiance entière en Lettie, elle qui parle le vrai langage, celui qui créée le monde !

Le monde est merveilleux et terrifiant, et Gaiman lui redonne toute sa fraicheur dans cette splendide histoire poétique, onirique et effrayante que l'on quitte un brin nostalgique. Et si l'aventure continuait... Après tout, qui sait, au bout de ce chemin, se trouve peut-être une mare aux canards dans lequel se cache un océan que l'on transporte au fond d'un seau ?


Ma note : ***** (et plus !)

Les souvenirs d'enfance sont parfois enfouis et masqués sous ce qui advient par la suite, comme des jouets d'enfance oubliés au fond d'un placard encombré d'adulte, mais on ne les perd jamais pour de bon.

Les adultes ne devraient pas pleurer, je le savais. Ils n'avaient pas de mères pour les consoler.

mardi 17 mars 2015

Tous à Ankh Morpork !

ÉVÉNEMENT SPÉCIAL !
HOMMAGE À TERRY PRATCHETT
 

La Mort est venue bien trop tôt chercher son père. Une pétition circule d'ailleurs je crois pour lui demander de nous rendre Terry !

En attendant sa libération, et pour rester encore dans l'univers magique que ce génial Terry avait créé, nous vous proposons de le (re)découvrir à travers ses différentes œuvres, tant celles consacrées au Disque-Monde, que celles destinées à nos chers bambins, ou bien encore celles écrites à plusieurs mains avec des confrères.
Comme ce cher trublion n'a pas chômé dans sa vie, et qu'il a, à son actif, plus d'une centaine de livres, tous plus ou moins originaux et magnifiques, nous allons nous limiter aux Annales du Disque-monde, son œuvre majeure, et vous proposer des "catégories" au sein de ces annales dans lesquelles vous puiserez un ou plusieurs livres à lire et, pourquoi pas et nous l'encourageons, une petite critique que nous pourrons publier.
Et pour que la chose reste ludique, je vais reprendre le plan de lecture des Annales élaboré par un certain Krzysztof K. Kietzman et traduit par Stéphane Gérard :

http://www.pearltrees.com/din_diu/pratchett/id4287445/item103465028

Très joli, mais difficile à lire. Voici son jumeau, moche, mais lisible (et par ici si c'est encore trop petit) :

Du coup, voici les "catégories" ou "cycles" proposés en lecture :
Cycle de Rincevent
Cycle scientifique
Cycle des sorcières
Romans pour adolescents
Anciennes civilisations
Cycle de la Mort
Cycle du Guet
Révolution industrielle

Il me semble que ce plan de lecture n'est pas tout à fait à jour, et nous nous en excusons. Mais ces cycles permettent au moins de mettre un peu d'ordre et de laisser le champ libre quant au choix de lecture pour cet hommage. Nous vous invitons donc à puiser un ou plusieurs livres dans le ou les cycles choisis, selon votre convenance, et de venir ici nous parler de votre ressenti !

Si vous trouvez que ces cycles restent encore bien flous, vous pouvez également décider de lire les recueils édités par l'Atalante :
Les Sorcières du Disque-Monde
Le Guet d'Ankh-Morpork
La Mort du Disque-Monde 
Nouvelles du Disque-Monde

On aurait pu aussi proposer la lecture de ses romans écrits à plusieurs mains, ou encore de ses écrits hors Disque-Monde, mais ce fera l'objet d'un autre post, plus tard (sauf si beaucoup de gens protestent, bien sûr).

On pourrait aussi torturer La Mort pour le convaincre de nous rendre Terry, et s'il y a des volontaires, ne vous gênez pas !

(envoyez-nous les photos si vous y arrivez, on les publiera ici !)

Bon ba, rendez-vous à Ankh-Morpork alors, et bonjour à A'Tuin !

Retour sur Terre fin mai avec toutes nos impressions.