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vendredi 26 juin 2015
10e session : le bilan
La 10e session était consacrée au maître ès horreur, terreur, thriller… bref spécialiste pour nous empêcher de dormir, celui qu'on ne présente plus : Stephen King.
Pour l'occasion, nous avions voulu explorer et, pourquoi pas, comparer deux époques de sa vie d'écrivain : l'époque ancienne des premiers romans, et celle plus récente des dernières publications, histoire de voir si le maître n'a pas perdu le coup de plume pour nous faire peur.
Deux romans avaient donc été sélectionnés.
Je n'ai pas pu participé personnellement, même si j'ai déjà lu des romans de l'auteur.
Nakiami et Ellane se sont prêtées au jeu et, au vu de leurs critiques enthousiasmées, il semblerait qu'il soit difficile de départager les deux romans.
Même si leur propos est nuancé, le maître a su les faire trembler ou, à défaut, les tenir en haleine.
Une session qui mériterait presque d'être réitérée avec d'autres œuvres de l'auteur !
Note : *****
vendredi 28 novembre 2014
Docteur Sleep, par Nakiami
Shining
a été mon premier roman de Stephen King, et pourtant je l'ai lu il y a à
peine 3 ans... Contrairement à la majorité, mes souvenirs sont donc
encore assez nets, et les questions que m'ont laissées les dernières
pages également : que devient le petit Danny ? comment son Don
évolue-t-il ? comment un petit garçon qui a un fardeau aussi lourd à
porter et qui a vécu tant d'horreurs peut-il affronter la vie ? Merci à
Stephen King d'avoir répondu à ces question dans Docteur Sleep.
Ellane parle très bien de l'histoire, je ne vous en dirai pas plus ici (vous n'avez qu'à le lire, voilà tout !). Passons directement à mon avis.
J'avais bien aimé Shining, mais sans plus. Par contre j'ai dévoré Docteur Sleep,
que j'ai trouvé bien plus dense, bien plus intense, bien plus prenant
que son aîné, auquel il donne même plus de substance par ses
révélations. Les éléments d'un bon Stephen King sont évidemment là,
comme le thème de l'addiction, à l'alcool bien sûr, mais également
l'addiction du Nœud Vrai à la vapeur. Les personnages sont aboutis,
psychologiquement fascinants, et on n'a aucun mal à s'attacher à eux, ni
à les suivre dans leurs aventures. J'ai trouvé l'histoire superbe,
jouant plus sur nos émotions que sur nos frayeurs pour une fois, pleine
de suspense, d'action et de renversements de situation qui nous font
rapidement oublier qu'on a un pavé de 600 pages entre les mains.
J'ai adoré, et je le recommande sans hésiter à tous ceux qui ont lu et aimé Shining, bien entendu (quant aux autres, qu'est-ce que vous attendez pour vous y mettre ???).
Ma note : ***** (pourquoi c'est limité à 5 étoiles ?)
^_^
Ma note : ***** (pourquoi c'est limité à 5 étoiles ?)
^_^
lundi 3 novembre 2014
Misery, par Nakiami
À mon tour de parler de Misery à l'occasion de cette 10e session de CaroLire. Je ne reviendrai pas sur le synopsis, déjà brillamment évoqué par Ellane. Passons directement à mon avis...
Je viens juste de terminer Misery, et j'en tremble encore. J'ai pourtant eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire au début, je n'arrivais pas à éprouver ni sympathie ni empathie pour Paul, ni dégoût pour Annie... Et bien je peux vous dire que ça a vite changé ! Annie Wilkes est un personnage fascinant, complexe. Elle est totalement imprévisible et pour moi c'est elle qui tient tout le roman du début à la fin, qui garde notre intérêt intact. Tout comme Paul Sheldon, on craint chacune de ses réactions, et lorsqu'il projette quelque chose, on ne peut s'empêcher d'imaginer ce que l'esprit complètement tordu d'Annie va bien pouvoir inventer pour le punir. Et tout comme Paul Sheldon, on bascule vite dans l'horreur et le malsain. Je pense notamment à la fameuse scène de la hache, ou encore à la bougie du gâteau d'anniversaire (j'en ai encore des frissons brrrrr).
Stephen King n'utilise aucun artifice surnaturel dans Misery, mais le résultat est au rendez-vous, car l'auteur maîtrise à la perfection son récit, nous amenant crescendo jusqu'au grand final tant attendu, aussi horrible et dérangé qu'on aurait pu l'espérer, et tellement jouissif !
J'ajoute qu'en tant que membre de la grande famille Édition, je ne pouvais pas rester insensible au Retour de Misery, qu'Annie l'oblige à écrire afin de ressusciter son idole. Avoir deux romans en un, qui se "parlent" tout au long de l'ouvrage, c'est une cerise sur le gâteau que j'ai pu savourer à sa juste valeur (même si on est bien d'accord que les romans à l'eau-de-rose et complètement tordus comme les aventures de Misery Chastain ne sont pas du tout ma tasse de thé, hein ? xD).
Voilà, je finirais en disant qu'à mon avis, le nom d'Annie Wilkes (brrrr) me fera frissonner encore bien longtemps après avoir refermé ce livre...
Ma note : ****
PS : j'adore le terme biscornouille !
jeudi 23 octobre 2014
Docteur Sleep, par Ellane
Docteur Sleep, Stephen King
Souvenez-vous : une famille dont le père alcoolo n'a trouvé d'autre emploi que de garder l'hôtel l'Overlook pendant la saison froide, des arbustes taillés en forme d'animaux qui semblent prendre vie quand on ne les regarde pas, la chambre 123 et son habitante, la chaudière qu'il faut remonter toutes les 24 heures...
Vous en aviez rêvé ? S. King l'a fait, et nous propose ici de découvrir la suite de Shining. Dan est devenu grand. Il fait, pourrait-on dire, honneur à son père : il boit comme un trou, passe de ville en ville dès que les choses chauffent pour lui, et continue à voir des choses que les autres ne voient pas. Un jour, il touche le fond. Le prochain arrêt, Frazier, sera le bon. Il pose ses valises et, après un peu de travail pour Teeny village, le village miniature touristique de la ville, et son inscription à l'équivalent américain des alcooliques anonymes, il est embauché comme aide-soignant à l'hospice de la ville et... accompagne, à l'aide de son Don, ceux dont vient le tour de mourir. C'est pourquoi on le surnomme Dr Sleep.
Dans le village voisin, Abra, un bébé, vient de naitre. Elle aussi a le Don. À vrai dire, à côté d'elle, Dan est un amateur.
De l'autre côté des États-Unis, une bande de dégénérés qui se font appelé le Nœud Vrai, parcourt les autoroutes dans leurs grandes caravanes. Le Nœud vrai est composé d'une bande de pseudo-vampires qui, au lieu de boire du sang, se nourrissent du Don que les enfants qui en sont possesseurs émettent lorsqu'ils agonisent. Sous la houlette de Rose, ils rêvent de l'orgie qui aura lieu quand ils auront trouvé Abra, la plus grande "Gueule de vapeur" qu'ils n'ont jamais sentie.
Quand l'élève est prêt, le maitre parait, parait-il.
Personnellement, j'ai beaucoup, beaucoup, apprécié ce livre. Je pourrai lui faire plein de reproches : les personnages sont hyper-stéréotypés, la lutte est celle, classique, du bien contre le mal, des faibles qui n'ont aucune chance de gagner contre les forts. Mais j'ai trouvé le déroulement de l'intrigue bien fait, l'écriture de King est toujours aussi cynique et drôle, le suspense est haletant, l'action très présente, il y a une pointe de terreur, un chouilla d'épouvante, et, si l'on voit bien là où nous emmène avec beaucoup de talent l'auteur, la fin réserve quelques bonnes surprises !
Le tout donne un cocktail réussi et équilibré, qui aurait peut-être mérité un développement un peu plus long, mais qui me donne envie de renouer avec cet auteur dont les dernières œuvres (Dôme, Cellulaire…) m'avaient franchement peu emballée !
En bref, je me suis fait plaisir avec cette lecture réjouissante, et je regrette seulement de n'avoir pas profité de l'occasion pour relire l'excellent Shining !
Souvenez-vous : une famille dont le père alcoolo n'a trouvé d'autre emploi que de garder l'hôtel l'Overlook pendant la saison froide, des arbustes taillés en forme d'animaux qui semblent prendre vie quand on ne les regarde pas, la chambre 123 et son habitante, la chaudière qu'il faut remonter toutes les 24 heures...
Vous en aviez rêvé ? S. King l'a fait, et nous propose ici de découvrir la suite de Shining. Dan est devenu grand. Il fait, pourrait-on dire, honneur à son père : il boit comme un trou, passe de ville en ville dès que les choses chauffent pour lui, et continue à voir des choses que les autres ne voient pas. Un jour, il touche le fond. Le prochain arrêt, Frazier, sera le bon. Il pose ses valises et, après un peu de travail pour Teeny village, le village miniature touristique de la ville, et son inscription à l'équivalent américain des alcooliques anonymes, il est embauché comme aide-soignant à l'hospice de la ville et... accompagne, à l'aide de son Don, ceux dont vient le tour de mourir. C'est pourquoi on le surnomme Dr Sleep.
Dans le village voisin, Abra, un bébé, vient de naitre. Elle aussi a le Don. À vrai dire, à côté d'elle, Dan est un amateur.
De l'autre côté des États-Unis, une bande de dégénérés qui se font appelé le Nœud Vrai, parcourt les autoroutes dans leurs grandes caravanes. Le Nœud vrai est composé d'une bande de pseudo-vampires qui, au lieu de boire du sang, se nourrissent du Don que les enfants qui en sont possesseurs émettent lorsqu'ils agonisent. Sous la houlette de Rose, ils rêvent de l'orgie qui aura lieu quand ils auront trouvé Abra, la plus grande "Gueule de vapeur" qu'ils n'ont jamais sentie.
Quand l'élève est prêt, le maitre parait, parait-il.
Personnellement, j'ai beaucoup, beaucoup, apprécié ce livre. Je pourrai lui faire plein de reproches : les personnages sont hyper-stéréotypés, la lutte est celle, classique, du bien contre le mal, des faibles qui n'ont aucune chance de gagner contre les forts. Mais j'ai trouvé le déroulement de l'intrigue bien fait, l'écriture de King est toujours aussi cynique et drôle, le suspense est haletant, l'action très présente, il y a une pointe de terreur, un chouilla d'épouvante, et, si l'on voit bien là où nous emmène avec beaucoup de talent l'auteur, la fin réserve quelques bonnes surprises !
Le tout donne un cocktail réussi et équilibré, qui aurait peut-être mérité un développement un peu plus long, mais qui me donne envie de renouer avec cet auteur dont les dernières œuvres (Dôme, Cellulaire…) m'avaient franchement peu emballée !
En bref, je me suis fait plaisir avec cette lecture réjouissante, et je regrette seulement de n'avoir pas profité de l'occasion pour relire l'excellent Shining !
Misery, par Ellane
Misery, Stephen King
Paul Sheldon est très content : il a tué la poule aux œufs d'or, Misery Chastain, héroïne de romans à l'eau de rose qui lui a apporté notoriété et aisance financière, pour se consacrer à l'écriture d'un "vrai livre" d'auteur, Fast Car. Au volant de sa vieille voiture, il fête le mot "fin" déposer sur le premier jet de son nouveau manuscrit. Mais entre le champagne, l'euphorie, les virages et la tempête de neige, il perd le contrôle de son véhicule et c'est l'accident.
C'est Annie Walker qui le dégage de sa voiture. Ancienne infirmière vivant à présent seule dans une maison sans voisin, elle a posé des éclisses sur ses jambes en petits morceaux et lui fournit du Novril, des antidouleurs codéinés dont Paul ne peut bientôt plus se passer. Annie a reconnu en Paul Sheldon l'auteur qui écrit les aventures de Misery, dont elle est la fan numéro un.
Tout va presque bien dans le meilleur des mondes possibles jusqu'au jour où Annie découvre le triste sort que Paul a réservé à Misery dans son dernier roman (elle attend toujours la parution en édition de poche des aventures de son héroïne préférée). Paul va devoir faire amende honorable, et écrire la suite de Misery. Et il va devoir être convaincant pour écrire "Le retour de Misery". N'est-ce pas, Paul, que tu vas être convaincant, parce que sinon, Annie va se fâcher (petit coup d'œil vers la hache planquée dans la réserve…) ?
Misère de misère (désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher !) que ces quelques semaines passées par Paul chez son hôtesse indésirable ! Sans éléments fantastiques ou monstre planqué sous le lit, sans super pouvoir ou éléments inexplicable, Stephen King crée un climat effroyablement terrifiant et stressant par la seule psychose implacable d'Annie, dont on découvre, en même temps que l'infortuné auteur, l'amplitude infinie !
J'avais déjà lu ce livre il y a longtemps, gardant en souvenir la trame principale et certaines scènes particulièrement marquantes pour mon jeune esprit (la hache bien sûr, la "bougie spéciale" sur le gâteau d'anniversaire, ou la tondeuse à gazon). Pour cette relecture, si j'admire la facilité avec laquelle King nous fait basculer très très rapidement dans l'horreur de la nouvelle vie de Sheldon, j'ai en revanche regretté l'avalanche de scènes particulièrement gores qui se succèdent parfois à un rythme vraiment effréné. J'ai préféré la seconde moitié du livre, qui privilégie la suggestion à la description.
L'histoire est donc menée tambour battant par un King en pleine forme, avec juste ce qu'il faut d'évènements et de révélations pour maintenir toujours à son maximum l'addiction du lecteur, qui se retrouve vite voyeur de cette relation un brin (enfin, un très gros brin !) sadomasochiste de l'auteur et de son infirmière. Enfin, nous avons deux histoires en une, puisque nous suivons la progression du "Retour de Misery" écrit par Paul dans les conditions que l'on sait !
On trouve également dans Misery, comme dans un certain nombre de romans de King, des thématiques récurrentes qui semblent importer à cet auteur prolifique. La mise en parallèle du "roman populaire", facile à lire et sans exigence, qui rapporte au compte en banque de son auteur, avec le roman de littérature, plus exigent, qui peine à trouver son lectorat, et qui ne permet pas de nourrir son homme ; c'est de la décision d'écrire de "vrais et bons" romans que survient la catastrophe (voir également La part des ténèbres par exemple). « Il s'appelait Paul Sheldon et écrivait deux sortes de romans : ceux qui étaient bons et ceux qui se vendaient bien. » Je me demande s'il n'y aurait pas là un message aux lecteurs…
On trouve, pêle-mêle, dans Misery un héros addictif : à la codéine pour Paul Sheldon, tout comme d'autres pouvaient l'être à l'alcool (dans Shinning par exemple), ou Stephen King himself. Comme dans La part des ténèbres, l'écriture passe du statut de métaphore de la vie au rang de pourvoyeur de vie, avec des réflexions plutôt intéressante sur la relation d'un écrivain avec le processus d'écriture. « Nul besoin d'un psychiatre pour se rendre compte de l'aspect autoérotique de l'écriture ; on brandouille une machine à écrire au lieu de s'astiquer soi-même, mais l'un comme l'autre dépendent d'une imagination fertile, d'une main rapide et d'un engagement sans faille dans l'art de l'outrance. »
Pour ma part, j'ai apprécié en particulier la relation amour-haine qu'entretient Sheldon vis-à-vis de son roman écrit sous la contrainte, au même titre que j'apprécie la relation trouble entre Beaumont et Stark dans La part des ténèbres. J'ai beaucoup aimé également la personnification qu'opère Paul sur les objets de son quotidien : la machine à écrire et son sourire édenté qui le nargue, le barbecue vorace de bonne littérature… « Elle [la machine à écrire] lui souriait de toute la splendeur de ses touches (sauf une), lui disant qu'il était juste et noble d'entreprendre, mais qu'à la fin un destin funeste l'attendait tout de même. » Et puis, toujours, un sens de la formulation pas très politiquement correct mais qui donne ce piment particulier, qui fait sourire le lecteur en même temps qu’il est horrifié de ce qu’il lit !
Bref, nul besoin d'épiloguer pendant des pages : Misery est un best-seller de King, adapté avec brio en 1990 avec une Kathy Bates plus vraie que nature ! Lisez l'un, regardez l'autre, et après, répondez à la question : a-t-il su ?
On dirait une veuve qui vient juste de se faire baiser après dix ans d'abstinence.
Dans l'obscurité, ce qui est rationnel devient stupide et la logique se réduit à un rêve.
Et alors, parce qu'il n'aurait pas pu supporter de faire autrement, Paul Sheldon sortit la dernière page du rouleau de la machine à écrire et traça à la plume le mot le plus aimé et le plus détesté dans le vocabulaire d'un écrivain : FIN.
Paul Sheldon est très content : il a tué la poule aux œufs d'or, Misery Chastain, héroïne de romans à l'eau de rose qui lui a apporté notoriété et aisance financière, pour se consacrer à l'écriture d'un "vrai livre" d'auteur, Fast Car. Au volant de sa vieille voiture, il fête le mot "fin" déposer sur le premier jet de son nouveau manuscrit. Mais entre le champagne, l'euphorie, les virages et la tempête de neige, il perd le contrôle de son véhicule et c'est l'accident.
C'est Annie Walker qui le dégage de sa voiture. Ancienne infirmière vivant à présent seule dans une maison sans voisin, elle a posé des éclisses sur ses jambes en petits morceaux et lui fournit du Novril, des antidouleurs codéinés dont Paul ne peut bientôt plus se passer. Annie a reconnu en Paul Sheldon l'auteur qui écrit les aventures de Misery, dont elle est la fan numéro un.
Tout va presque bien dans le meilleur des mondes possibles jusqu'au jour où Annie découvre le triste sort que Paul a réservé à Misery dans son dernier roman (elle attend toujours la parution en édition de poche des aventures de son héroïne préférée). Paul va devoir faire amende honorable, et écrire la suite de Misery. Et il va devoir être convaincant pour écrire "Le retour de Misery". N'est-ce pas, Paul, que tu vas être convaincant, parce que sinon, Annie va se fâcher (petit coup d'œil vers la hache planquée dans la réserve…) ?
Misère de misère (désolée, je n’ai pas pu m’en empêcher !) que ces quelques semaines passées par Paul chez son hôtesse indésirable ! Sans éléments fantastiques ou monstre planqué sous le lit, sans super pouvoir ou éléments inexplicable, Stephen King crée un climat effroyablement terrifiant et stressant par la seule psychose implacable d'Annie, dont on découvre, en même temps que l'infortuné auteur, l'amplitude infinie !
J'avais déjà lu ce livre il y a longtemps, gardant en souvenir la trame principale et certaines scènes particulièrement marquantes pour mon jeune esprit (la hache bien sûr, la "bougie spéciale" sur le gâteau d'anniversaire, ou la tondeuse à gazon). Pour cette relecture, si j'admire la facilité avec laquelle King nous fait basculer très très rapidement dans l'horreur de la nouvelle vie de Sheldon, j'ai en revanche regretté l'avalanche de scènes particulièrement gores qui se succèdent parfois à un rythme vraiment effréné. J'ai préféré la seconde moitié du livre, qui privilégie la suggestion à la description.
L'histoire est donc menée tambour battant par un King en pleine forme, avec juste ce qu'il faut d'évènements et de révélations pour maintenir toujours à son maximum l'addiction du lecteur, qui se retrouve vite voyeur de cette relation un brin (enfin, un très gros brin !) sadomasochiste de l'auteur et de son infirmière. Enfin, nous avons deux histoires en une, puisque nous suivons la progression du "Retour de Misery" écrit par Paul dans les conditions que l'on sait !
On trouve également dans Misery, comme dans un certain nombre de romans de King, des thématiques récurrentes qui semblent importer à cet auteur prolifique. La mise en parallèle du "roman populaire", facile à lire et sans exigence, qui rapporte au compte en banque de son auteur, avec le roman de littérature, plus exigent, qui peine à trouver son lectorat, et qui ne permet pas de nourrir son homme ; c'est de la décision d'écrire de "vrais et bons" romans que survient la catastrophe (voir également La part des ténèbres par exemple). « Il s'appelait Paul Sheldon et écrivait deux sortes de romans : ceux qui étaient bons et ceux qui se vendaient bien. » Je me demande s'il n'y aurait pas là un message aux lecteurs…
On trouve, pêle-mêle, dans Misery un héros addictif : à la codéine pour Paul Sheldon, tout comme d'autres pouvaient l'être à l'alcool (dans Shinning par exemple), ou Stephen King himself. Comme dans La part des ténèbres, l'écriture passe du statut de métaphore de la vie au rang de pourvoyeur de vie, avec des réflexions plutôt intéressante sur la relation d'un écrivain avec le processus d'écriture. « Nul besoin d'un psychiatre pour se rendre compte de l'aspect autoérotique de l'écriture ; on brandouille une machine à écrire au lieu de s'astiquer soi-même, mais l'un comme l'autre dépendent d'une imagination fertile, d'une main rapide et d'un engagement sans faille dans l'art de l'outrance. »
Pour ma part, j'ai apprécié en particulier la relation amour-haine qu'entretient Sheldon vis-à-vis de son roman écrit sous la contrainte, au même titre que j'apprécie la relation trouble entre Beaumont et Stark dans La part des ténèbres. J'ai beaucoup aimé également la personnification qu'opère Paul sur les objets de son quotidien : la machine à écrire et son sourire édenté qui le nargue, le barbecue vorace de bonne littérature… « Elle [la machine à écrire] lui souriait de toute la splendeur de ses touches (sauf une), lui disant qu'il était juste et noble d'entreprendre, mais qu'à la fin un destin funeste l'attendait tout de même. » Et puis, toujours, un sens de la formulation pas très politiquement correct mais qui donne ce piment particulier, qui fait sourire le lecteur en même temps qu’il est horrifié de ce qu’il lit !
Bref, nul besoin d'épiloguer pendant des pages : Misery est un best-seller de King, adapté avec brio en 1990 avec une Kathy Bates plus vraie que nature ! Lisez l'un, regardez l'autre, et après, répondez à la question : a-t-il su ?
On dirait une veuve qui vient juste de se faire baiser après dix ans d'abstinence.
Dans l'obscurité, ce qui est rationnel devient stupide et la logique se réduit à un rêve.
Et alors, parce qu'il n'aurait pas pu supporter de faire autrement, Paul Sheldon sortit la dernière page du rouleau de la machine à écrire et traça à la plume le mot le plus aimé et le plus détesté dans le vocabulaire d'un écrivain : FIN.
jeudi 2 octobre 2014
10e session : spécial Stephen King
Thème : Stephen King VS Stephen King !
Ayant toutes les deux de nombreux livres en attente de lecture de cet auteur incontournable, nous avons décidé de faire une session spéciale Stephen King. Et pour pimenter le tout, nous allons choisir 2 ouvrages à lire, le premier datant d'avant 2000, ce que nous nommons "le vieux King", le second plus récent, "le nouveau King". Si vous souhaitez découvrir les lauréats avec nous, ou bien si vous les avez déjà lus, n'hésitez pas à nous faire part de votre avis !
Les lauréats :
Misery Chastain est morte. Paul Sheldon l'a tuée avec plaisir. Tout cela est bien normal, Misery Chastain est sa créature, le personnage principal de ses romans. Elle lui rapporte beaucoup d'argent, mais l'a aussi étouffé: sa mort l'a enfin libéré. Maintenant, il peut écrire un nouveau livre.
Un accident de voiture le laisse paralysé aux mains d'Annie Wilkes, l'infirmière qui le soigne chez elle. Une infirmière parfaite qui adore ses livres mais ne lui pardonne pas d'avoir fait mourir Misery Chastain. Alors, cloué dans sa chaise roulante, Paul Sheldon fait revivre Misery. Il n'a pas le choix...
Seul Stephen King pouvait écrire un pareil cauchemar. Un sommet de la démesure, un délire d'une logique implacable.
Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi... Hanté par l’idée qu’il aurait pu hériter des pulsions meurtrières de son père Jack, Dan Torrance n’a jamais pu oublier le cauchemar de l’Hôtel Overlook. Trente ans plus tard, devenu aide-soignant dans un hospice du New Hampshire, il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser les mourants, gagnant ainsi le surnom de « Docteur Sleep », Docteur Sommeil. La rencontre avec Abra Stone, une gamine douée d’un shining phénoménal, va réveiller les démons de Dan, l’obligeant à se battre pour protéger Abra et sauver son âme...
Les malheureux "perdants" :
Bonnes lectures à tous !
Ayant toutes les deux de nombreux livres en attente de lecture de cet auteur incontournable, nous avons décidé de faire une session spéciale Stephen King. Et pour pimenter le tout, nous allons choisir 2 ouvrages à lire, le premier datant d'avant 2000, ce que nous nommons "le vieux King", le second plus récent, "le nouveau King". Si vous souhaitez découvrir les lauréats avec nous, ou bien si vous les avez déjà lus, n'hésitez pas à nous faire part de votre avis !
Les lauréats :
Misery Chastain est morte. Paul Sheldon l'a tuée avec plaisir. Tout cela est bien normal, Misery Chastain est sa créature, le personnage principal de ses romans. Elle lui rapporte beaucoup d'argent, mais l'a aussi étouffé: sa mort l'a enfin libéré. Maintenant, il peut écrire un nouveau livre.
Un accident de voiture le laisse paralysé aux mains d'Annie Wilkes, l'infirmière qui le soigne chez elle. Une infirmière parfaite qui adore ses livres mais ne lui pardonne pas d'avoir fait mourir Misery Chastain. Alors, cloué dans sa chaise roulante, Paul Sheldon fait revivre Misery. Il n'a pas le choix...
Seul Stephen King pouvait écrire un pareil cauchemar. Un sommet de la démesure, un délire d'une logique implacable.
**
Danny Torrance a grandi. Ses démons aussi... Hanté par l’idée qu’il aurait pu hériter des pulsions meurtrières de son père Jack, Dan Torrance n’a jamais pu oublier le cauchemar de l’Hôtel Overlook. Trente ans plus tard, devenu aide-soignant dans un hospice du New Hampshire, il utilise ses pouvoirs surnaturels pour apaiser les mourants, gagnant ainsi le surnom de « Docteur Sleep », Docteur Sommeil. La rencontre avec Abra Stone, une gamine douée d’un shining phénoménal, va réveiller les démons de Dan, l’obligeant à se battre pour protéger Abra et sauver son âme...
Les malheureux "perdants" :
Le vieux King
Marche ou crève
La part des ténèbres
Carrie
Christine
Les yeux du dragon
L'année du loup-garou
Dolores Claiborne
Simetierre
La part des ténèbres
Carrie
Christine
Les yeux du dragon
L'année du loup-garou
Dolores Claiborne
Simetierre
Le nouveau King
Duma Key
22/11/63
Dreamcatcher
Roadmaster
Joyland
Nuits noires, étoiles mortes
Mains innocentes : nous-mêmes pour une fois !
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Nakiami | Gaenaria |
Dépôt des critiques : 31 décembre