Quelle lecture agréable ! On se laisse porter par l'écriture fine et poétique, on se laisse guider dans cet Orient légendaire, aux côtés d'un Michel-Ange avide de gloire et de fortune, grand artiste mais novice en amour.
Je ne reviendrai pas sur l'histoire, Ys l'a très bien résumée.
Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman onirique, et ma consœur m'a permis de le découvrir dans le cadre de cette session qui, je pense, va connaître un franc succès !
Il s'agit là d'un magnifique "conte", celui d'un épisode de la vie d'un grand artiste relégué au rang de légende, et propulsé dans un univers bien loin de sa patrie italienne : l'Orient, celui mythologique, gorgé lui aussi de légendes, celui dont on rêve, bien loin de notre réel belliqueux. L'artiste y est raconté par un narrateur omniscient, tandis qu'alternent des poèmes qui lui sont adressés et dans lesquels on y découvre l'homme blessé, fragile, celui qu'on connaît peu face au sculpteur génial qu'il fut.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, d'abord parce qu'il est toujours plaisant de lire un roman très bien écrit, où l'on sent que l'auteur manie avec grande finesse la langue, pour mieux faire passer des sensations, et parce qu'il est intéressant de voir son artiste antique préféré être le héros de sa propre histoire romancée.
Je le conseille, le recommande, le fourre dans vos mains et vous enjoins et presse de le lire !
Ma note : *****
dimanche 29 septembre 2013
jeudi 5 septembre 2013
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants - par Ys
" Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur
désespoir par la colère, leur peur dans l'amour ; au vide, ils répondent
en construisant des châteaux et des temples. Ils s'accrochent à des
récits, ils les poussent devant eux comme des étendards ; chacun fait
sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage.
" On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d'éléphants et d'êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété.
Parle-leur de tout cela, et ils t'aimeront ; ils feront de toi l'égal d'un dieu.
" Mais toi tu sauras, puisque tu es ici tout contre moi, toi le Franc malodorant que le hasard a amené sous mes mains, tu sauras que tout cela n'est qu'un voile parfumé cachant l'éternelle douleur de la nuit."
Mai 1506 : Michel-Ange, déjà connu mais pas encore consacré, embarque vers Constantinople. Pour Bajazet, il doit créer les plans d'un pont sur la Corne d'Or. Mais l'inspiration tarde à venir, alors que se déploient pour lui les séductions de la ville païenne.
Trois voix s'entrelacent. Celle de l'artiste taciturne, pénétré de son propre génie mais rongé de doutes, et qui craint plus que tout de perdre ici son âme. Celle du poète débauché et amoureux, qui le guide à travers rues et tavernes. Celle de l'esclave musicien, au sexe indéfinissable, qui de nuit en nuit lui parle de légendes, de son pays, et de ses propres angoisses.
Dans une langue riche et belle, une langue de conteur et de poète, Mathias Enard offre ici un fascinant voyage dans le temps et l'espace, vers l'Orient raffiné, fantasmagorique, de la Renaissance.
J'avais découvert ce roman avec un infini plaisir, au moment de sa parution, il m'a laissé une impression durable, comme un rêve précieux, tourmenté, tout d'ombres et de lumière, et reprendre ma critique pour cette nouvelle session de Carolire me donne très envie de m'y replonger.
Une note ? J'avais donné 4 étoiles, à l'époque, mais rétrospectivement j'ai bien envie d'en ajouter une cinquième !
" On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d'éléphants et d'êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété.
Parle-leur de tout cela, et ils t'aimeront ; ils feront de toi l'égal d'un dieu.
" Mais toi tu sauras, puisque tu es ici tout contre moi, toi le Franc malodorant que le hasard a amené sous mes mains, tu sauras que tout cela n'est qu'un voile parfumé cachant l'éternelle douleur de la nuit."
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Mai 1506 : Michel-Ange, déjà connu mais pas encore consacré, embarque vers Constantinople. Pour Bajazet, il doit créer les plans d'un pont sur la Corne d'Or. Mais l'inspiration tarde à venir, alors que se déploient pour lui les séductions de la ville païenne.
Trois voix s'entrelacent. Celle de l'artiste taciturne, pénétré de son propre génie mais rongé de doutes, et qui craint plus que tout de perdre ici son âme. Celle du poète débauché et amoureux, qui le guide à travers rues et tavernes. Celle de l'esclave musicien, au sexe indéfinissable, qui de nuit en nuit lui parle de légendes, de son pays, et de ses propres angoisses.
Dans une langue riche et belle, une langue de conteur et de poète, Mathias Enard offre ici un fascinant voyage dans le temps et l'espace, vers l'Orient raffiné, fantasmagorique, de la Renaissance.
J'avais découvert ce roman avec un infini plaisir, au moment de sa parution, il m'a laissé une impression durable, comme un rêve précieux, tourmenté, tout d'ombres et de lumière, et reprendre ma critique pour cette nouvelle session de Carolire me donne très envie de m'y replonger.
Une note ? J'avais donné 4 étoiles, à l'époque, mais rétrospectivement j'ai bien envie d'en ajouter une cinquième !
dimanche 1 septembre 2013
5e session - septembre / novembre 2013
Thème : les rattrapages
Les malheureux perdants des précédentes sessions auront ici une seconde chance d'apparaître sur nos listes de livres à lire !
Le lauréat, catégorie Littérature générale :
Les malheureux "perdants" :
Main innocente :
Dépôt des critiques : avant le 1er novembre
Bonne lecture !!!
Les malheureux perdants des précédentes sessions auront ici une seconde chance d'apparaître sur nos listes de livres à lire !
Le lauréat, catégorie Littérature générale :
13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à
Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine
pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à
l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur
la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la
commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de
l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse
avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué.
En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu'il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l'édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l'invitation du sultan Bajazet qui lui propose- après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci, - de concevoir un pont sur la Corne d'Or ?
Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s'empare d'un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage.
En débarquant à Constantinople le 13 mai 1506, Michel-Ange sait qu'il brave la puissance et la colère de Jules II, pape guerrier et mauvais payeur, dont il a laissé en chantier l'édification du tombeau, à Rome. Mais comment ne pas répondre à l'invitation du sultan Bajazet qui lui propose- après avoir refusé les plans de Léonard de Vinci, - de concevoir un pont sur la Corne d'Or ?
Ainsi commence ce roman, tout en frôlements historiques, qui s'empare d'un fait exact pour déployer les mystères de ce voyage.
Les malheureux "perdants" :
Littérature générale
Le Cavalier suédois, de Leo Perutz
Science-Fiction
La nuit des temps, de René Barjavel ; Taux Zéro, de Poul Anderson
Fantasy
Un visage pour l'éternité, de C.S. Lewis ; Ki et Vandien (Intégrale), de Megan Lindholm
Polar-Thriller
La vérité sur l'affaire Harry Québert, de Joël Dicker ;
L'Assassinat du Père Noël, de Pierre Véry
L'Assassinat du Père Noël, de Pierre Véry
Fantastique-horreur
Âmes perdues, de Poppy Z. Brite ; Le Cirque des rêves, d'Erin Morgenstern
Main innocente :
Excel |
Bonne lecture !!!