mardi 13 mai 2014

Sunk, par Gaenaria


En voilà un livre original, qui nous fait tourner la tête (voire même chavirer !) tant il nous change des lectures habituelles. Désolé pour la redite de mon autre blog, mais voici ma critique :

"Sunk" signifie "coulé", si mes souvenirs de cours d'anglais ne me trompent pas.
Et bien, voici le récit d'un naufrage, complètement barré, qui mêle avec fantaisie réflexion philosophique et conte dramatique teinté d'humour, le tout agrémenté de quelques illustrations délurées. Un naufrage oui, dans son acception la plus large, car il ne s'agit pas d'un bateau qui coule, mais d'une île qui coule, ou bien d'une île engloutie, va savoir si l'eau monte ou si c'est la terre qui sombre… Le résultat est le même et une poignée de pauvres hères partent chercher de l'aide. Oui mais où peut-on trouver de l'aide quand les gens se noient ? Toujours plus haut, voici la réponse.

Entre rencontres en tout genre autour d'un Picon bière, et sauve-qui-peut qui finit en tragédie et en mort certaine, il faut avouer que le sujet n'est pas gaie ("pagaie" ça marche aussi, mais je ne voudrais pas vous "submerger" de mauvais jeux de mots, ho ho !). Le récit tourne autour de la relation entre deux frères, l'aîné qui se veut fort et un poil violent, le cadet qui semble faible mais bien plus lucide qu'on ne croit, sur une valse de je-t'aime-moi-non-plus savamment rythmée, et qui conduit à une fin que je tairais, pour ne pas en dévoiler plus. Je ne peux cependant m'empêcher de conclure que cette fin m'a enchantée : elle est surprenante, originale, et conclut bien l'histoire. Elle nous secoue un peu, et nous fait prendre le recul qu'il faut pour bien garder en mémoire ce naufrage, conservant le ressac de l'eau, ce petit mouvement qui nous a porté tout au long de cette lecture.

Je ne pense pas avoir vraisemblablement compris tout ce qu'il fallait saisir dans ce court roman, loin de là, mais toute l'originalité de l'histoire m'a donné suffisamment de plaisir pour le conseiller à n'importe qui (oui, n'importe qui, pourvu qu'il sache lire et apprécie le Picon). Un peu triste, oui, mais pas ordinaire du tout et ça, ça compte !

Aller, je file au temps de Richelieu !

samedi 10 mai 2014

La chambre des curiosités, par Nakiami

Allez, je me lance, et pour une fois je suis la première ^_^

Je me suis donc enfin lancée dans la lecture de cet ouvrage, qui traîne dans ma bibliothèque depuis plus d'un an. Il faut dire que la personne qui m'a prêté ce livre a parfois des goûts très bizarres en littérature (j'en ai déjà été la victime), j'avais donc un peu peur de ce que j'allais bien pouvoir trouver dans cette histoire de Preston & Child... Ah les préjugés !

L'intrigue de ce thriller scientifique démarre à Manhattan, lorsque des ouvriers tombent par hasard sur un charnier vieux de plus de 100 ans alors qu'ils travaillent sur le chantier d'un grand et puissant promoteur. Au Muséum d'histoire naturelle, Nora, chercheuse en archéologie, reçoit la visite d'un mystérieux agent du FBI, Pendergast, qui lui demande son aide dans cette enquête. Les indices vont ainsi se succéder et mener à une résolution de cette affaire sordide du siècle passé, alors qu'une jeune femme est retrouvée morte dans Central Park, le tueur l'ayant disséquée dans le but de prélever sa moelle épinière.

L'intrigue de départ pose rapidement de nombreuses questions au lecteur. Pourquoi un agent du FBI de la Nouvelle-Orléans s'intéresse-t-il autant à cette affaire vieille de plus d'un siècle au cœur de Manhattan ? Dans quelles circonstances sont mortes les 36 victimes du charnier ? Et, surtout, quel est donc le lien entre cette histoire passée et les récents meurtres commis aux alentours du Muséum d'histoire naturelle ? Autant de questions qui trouveront rapidement des réponses tout au long de ce roman, les auteurs entretenant sans peine le suspense et l'intérêt du lecteur. Il faut dire que la résolution de chaque mystère nous ouvre les portes sur un mystère plus grand, le tout jusqu'à la révélation finale, passionnante et terrible.

A la limite du fantastique, ce thriller scientifique se lit vite, un véritable page-turner à l'américaine comme on les aime. J'ai passé un très bon moment de lecture avec La chambre des curiosités, je le recommande sans hésiter.

Ma note : **** (je garde ma 5e étoile pour les vrais coups de cœur)


- Quelle est donc cette expression dont usent les Arabes pour décrire l’ange de la mort ? fît à mi-voix Pendergast, comme pour lui-même. L’exterminateur des plaisirs terrestres. Quelle pensée magnifique !

La vieille femme eut un petit rire méprisant.
- Mon cher petit, tu sais aussi bien que moi qu'il y a mille brutes sanguinaires pour un sage. En offrant à Einstein deux siècles pour parfaire son œuvre scientifique, tu donnes deux siècles à tous les autres pour progresser en barbarie.


Bon, ben maintenant je n'ai plus qu'à lire Sunk ^_^